Daytripper

Les mille et une vies d’un aspirant écrivain… et ses mille et une morts. Brás de Oliva Domingos, fils du célèbre écrivain brésilien, passe ses journées à chroniquer les morts de ses contemporains pour le grand quotidien de Sao Paulo… et ses nuits à rêver que sa vie commence enfin. Mais remarque-t-on seulement le jour où notre vie commence vraiment ? Cela commence-t-il à 21 ans, lorsque l’on rencontre la fille de ses rêves ? Ou au crépuscule de sa vie…

L'amour, la vie, l'amitié, la famille, tous ces thèmes sont abordés dans Daytripper avec pour point commun : cette épée de Damoclès qu'est la mort. Avec un tel sujet, on aurait pu très vite tomber dans le niais, la surenchère d'émotions ou encore dans le moralisateur. Mais non. Daytripper est finement écrit, avec une narration des plus originales. On suivra en effet notre "héros", cet homme ordinaire, Bràs, au travers différentes périodes de sa vie : à 32 ans, 11 ans, 76 ans... et à chaque fin chapitre, Bràs mourra. Il mourra de la plus injuste des façons à des moments clefs de sa vie. Il mourra après avoir réalisé ses rêves ou en n'ayant eu le temps de rien faire. Il mourra en voulant faire le bien ou en se morfondant sur la vie qu'il aurait pu avoir...
Bref, Daytripper, avec un chapitre ou un autre, touchera la sensibilité de chacun, offrant une belle réflexion sur la vie et la mort et surtout tentant de répondre à cette éternelle question : Quand la vie commence-t-elle ?
Un mot sur les dessins maintenant, absolument somptueux. Simples et efficaces, ils sont en parfaites symbioses avec la narration, notamment grâce à de subtiles jeux de regards.
Une claque visuelle mais surtout narrative ! Une lecture profonde qui ne laissera pas indemne. Voilà ce qu'est Daytripper.

«Daytripper est un livre fraternel, de la vie d’ici et d’ailleurs, où les jeux narratifs, comme des coups de dés du destin, inventent les multiples vies possibles de Brás, en réponse à cette question que nous ne connaissons que trop bien : qu’aura été ma vie si elle s’arrêtait aujourd’hui ?» Cyril Pedrosa